Biographie

Dans une première vie, j’ai fait des études de Biochimie et au cours de ma thèse à l’Institut Pasteur, je me suis spécialisée en Microbiologie.

J’ai suivi une vie professionnelle où j’ai tenté de mettre en œuvre ce que j’avais appris et un des sujets qui m’a le plus mobilisée concernait l’utilisation des bactéries pour la dépollution de milieux aquifères pollués par des activités industriels. Ce travail a été à la fois plein de petits bonheurs lorsque le travail mené débouchait sur une avancée mais aussi de nombreuses désillusions butant notamment sur le fait que l’état et la qualité de l’eau ne sont pas le sujet de préoccupation principal du monde industriel.

Par ailleurs, la littérature est une passion acquise dans l’enfance et je nourrissais, entre autres, depuis fort longtemps une grande admiration pour Georges Perec dont j’avais lu avec passion « La Vie Mode d’Emploi » et c’est ainsi que j’ai découvert l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle : http://oulipo.net/). Des réunions improvisées par des amis où nous reprenions des jeux du type de ceux proposés dans l’émission de France-Culture « Les Papous dans la tête » (https://www.franceculture.fr/emissions/des-papous-dans-la-tete) m’ont conduite à explorer avec beaucoup de plaisir le principe qui mène l’OuLiPo, c’est-à-dire que la contrainte littéraire que l’on s’impose permet de créer des textes qu’on (que je) n’écrirait pas « à froid ». La participation à quelques ateliers menés par des membres de l’OuLiPo puis une participation à « Récréations de Bourges » (http://mille-univers.net/?p=111) où les écrivains de l’OuLiPo proposent des ateliers pendant plusieurs jours m’ont confirmée dans mon grand intérêt pour le potentiel de la contrainte. Je poursuis dorénavant, avec le bonheur d’y retrouver des amis chers, cette exploration chaque été au cours du festival de poésie « Pirouésie » (http://pirouesie.net/index.php?) qui se tient dans le village de Pirou (Manche) et en participant à des réécritures de textes d’Oulipiens comme le propose chaque année le site Zazipo (http://www.zazipo.net/-L-oulipien-de-l-annee-). Écrire des textes est devenu une seconde nature, la contrainte ouvrant des territoires inconnus sommeillant quelque part dans le cerveau. Ces textes sont souvent parodiques et très rarement personnels car écrire n’est pas pour moi un moyen de me raconter (c’est déjà bien assez dur de le faire ici !). Que le texte produit me fasse sourire ou m’étonne (et encore mieux : en fasse sourire ou en étonne d’autres !) une fois écrit est la plupart du temps ce qui me motive et ma récompense.

Ayant dorénavant quitté le monde du travail, je me consacre aussi à ce qui est devenu une autre grande passion : le collage. J’ai découvert le collage lors d’ateliers avec des « collagistes » de grand talent (Philippe Lemaire et Louise Bronx). Cette découverte a été le deuxième coup de foudre (après l’OuLiPo) qui a changé le cours des choses pour moi. Après un atelier avec Philippe Lemaire portant sur la création de cartes postales par collage, les planètes parfois s’alignant sans qu’on sache pourquoi, j’ai reçu de la MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateurs)-Broussais un appel à projet dont l’intitulé était « Série, je t’aime ». J’ai proposé de continuer le travail débuté en atelier en réalisant une série de cartes postales à partir du texte de Georges Perec « 243 cartes postales en couleurs véritables » (L’infraordinaire, Seuil, collection « La Librairie du XXIe siècle). Cette proposition a été retenue (« 20 véritables cartes postales en couleurs adressées à Georges Perec ») et cette première exposition m’a permis de me prendre un peu au sérieux et m’a donné suffisamment d’audace pour continuer dans cette voie en m’en donnant les moyens.